SNCF : Voyageurs mal informés ? Postes supprimés !

Publié le par Bernard Aubin

 

Plus de 2000 postes supprimés en 2018… 2081 pour être exact. Une fois de plus, la SNCF concoure à  l’augmentation du chômage en France, et cela dans la plus grande indifférence. Si, dans l’entreprise publique, les suppressions de poste ne se traduisent pas - encore -, par des licenciements secs, l’impact, en termes d’emploi, reste le même : la France comptera mécaniquement 2100 chômeurs de plus. Les fermetures de PME font souvent l’objet de la une des journaux télévisés : blocages par ci, manifestations par là ; et parfois même quelques bonbonnes de gaz rassemblées pour échauffer les esprits. Cela attire la compassion, une révolte légitime, parfois, surtout lorsque la charge de travail est délocalisée.

 

Mais, lorsqu’elles touchent la SNCF, les suppressions passent comme une lettre à la poste. Fret SNCF, ce sont 10 000 emplois perdus en France depuis l’ouverture du réseau à la concurrence, depuis la disparition programmée du « wagon isolé » au profit du camion malgré les incantations des gouvernements successifs sur le report modal… 10 000 emplois supprimés dans la plus grande indifférence... Cela représente l'équivalent de combien de PME-PMI fermées  ? C’est essentiellement la branche Mobilité de la SNCF qui va souffrir : 2046 postes devraient y être supprimés. Il est loin le temps où un Président de la SNCF se refusait à supprimer les emplois en contact avec la clientèle… Les guichets ? Progressivement supprimés ! Les contrôleurs à bord des TER : une espèce en voie de disparition… L’information des Voyageurs ? Qu’ils se débrouillent eux-mêmes (lire ici).

 

D’autres questionnements touchent l’EPIC Réseau. L’état de dégradation avancée du réseau ferré aurait justifié des embauches massives. Eh bien non ! Les effectifs resteront stables, et que l’on s’estime heureux ! Non, avec une telle politique, ni les Voyageurs, ni les clients du fret ne pourront espérer l’amélioration d'une situation qui se dégrade de jour en jour. Non, ni la productivité dégagée, ni les recours massifs à la sous-traitance ne seront en mesure de régler les problèmes de maintenance ou d’information, peut-être même les accentueront-ils, comme démontré par le passé à maintes reprises.

 

Les « Assises de la Mobilité » se sont concluent hier. L’avenir du transport ferroviaire a été délibérément occulté des débats. La SNCF ? L’acronyme, tel un « gros mot », n’a pratiquement jamais été prononcé. Mais en termes de suppressions d’emplois, validées par le Gouvernement, la SNCF n’a pas été oubliée… C'est en privant les entreprises de service public des moyens indispensables à leur fonctionnement que l'on tue le service public... Au profit de qui ?

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