Projet de liaison ferroviaire SAR-LOR-LUX via Bouzonville : affligeant !

Publié le par Bernard Aubin

 

 

Nous nous sommes rendus ce matin à Bouzonville, jour de grande braderie. Et jour de circulation du fameux « train du vendredi Saint » lancé notamment pour braquer les projecteurs sur le projet de relation ferroviaire Voyageurs internationale SAR-LOR-LUX circulant via Dillingen, Bouzonville et Yutz.
Patrick Weiten, Président du Conseil Départemental de Moselle, s’était engagé à faire diligenter une étude prouvant la pertinence de ce projet que nous avions lancé en 1999, soit il y a un quart de siècle. Il nous avait promis de l'évoquer lors d’une rencontre internationale le 17 avril 2023.
Sauf que rien n’a transpiré de ces échanges, ni dans la presse, ni ailleurs. Pire, de tous les élus que nous avons questionnés depuis, aucun ne serait en possession du document, même ceux qui siègent au Conseil Départemental.
Son Président avait pourtant été moult fois photographié devant la gare de Bouzonville, entouré d'un parterre d'élus défenseurs du rail. Il s’était maintes fois érigé en fervent défenseur de notre projet depuis 2019. Mais il demeure étrangement muet lorsqu’il doit détailler son étude.
Question : elle est où cette étude, elle est oùùùùù ? Ce texte dont on nous en rebat les oreilles depuis plus d’un an !? Comment expliquer cette étrange et pesante omerta qui l'entoure ? Nous espérions en obtenir quelques bribes, ce matin, à l’occasion du discours prononcé par le Maire de Bouzonville devant les élus allemands venus en train spécial. C’eut été le minimum syndical que nous puissions attendre d’Armel Chabane.
Celui qui occupe aussi le siège de Vice-président du Département de Moselle évoqua tour à tour l’historique de la braderie, l’amitié franco-allemande, l’Europe et la guerre qui s'est invitée à ses frontières… Il invita son auditoire à ne pas céder « à la facilité et au populisme, aux discours simplistes et à aller voter ». Chacun se forgera son opinion.
Puis il aborda enfin le sujet des navettes ferroviaires « symboles du jumelage avec la Ville de Rehlingen-Siesburg » : « Lors du vendredi Saint, la Gare de Bouzonville revit… La ligne pour laquelle nous nous battons, la ligne pour laquelle JE me bats conférera un rôle moteur à tout un territoire, c’est la raison pour laquelle une étude a été commandée par le Département de la Moselle pour prouver que cette ligne serait viable ».
Problème, c’est que le volet ferroviaire du discours prononcé aujourd’hui par le maire est un copié-collé de son texte de l’année dernière. Ne se serait-il rien passé entre-temps ?
Quels sont les arguments qui plaident en faveur du train, quels chiffres démontrent la pertinence de la liaison SAR-LOR-LUX, quels sont les flux migratoires et leur ampleur, quels seraient les impacts positifs de la relation en termes de mobilité au sein de la Grande Région, quelles sont les perspectives de développement pour les villes traversées… ? En quoi cet itinéraire pourrait-il contribuer à répondre à une demande de logements croissante en zone frontalière ? En résumé, quels sont les arguments factuels favorables à la relation SAR-LOR-LUX via Dillingen et Bouzonville ?
Autant de questions qui ont fait place, ce vendredi-Saint, à un silence terriblement assourdissant. A mettre sur le même plan que l’absence aveuglante des décideurs du Conseil Régional Grand-Est, autorité organisatrice des transports ferroviaires. Clémenceau disait « quand on veut enterrer une décision, on crée une commission ». Quand on veut faire dérailler un train, on commande une étude ?
 

 

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