Qui plombe le train international SAR LOR LUX ? Ou l'interview du principal opposant au projet.

Publié le par Bernard Aubin

 

L'idée de mettre sur rail ce train international a récolté une opposition farouche des Conseils Régionaux successifs un quart de siècle durant. Outre l’ancien Ministre des Transports luxembourgeois, l’un des derniers Vice-présidents du Conseil Grand-Est figure parmi les principaux détracteurs.
Ce train récolte pourtant le soutien inconditionnel de 24 communes, de 4 communautés d’agglomérations, du Conseil Départemental de Moselle, du Land de Sarre, du SMiTU, et il est revendiqué par des milliers d’usagers potentiels !
Il s’agit David Valence, député et président du Conseil d'Orientation des Infrastructures.
Le journal « La Semaine » a interpellé ce vosgien (très actif sur son département) sur la question d’un train « Trèves Bouzonville Thionville Luxembourg ». Comprendre plutôt Sarrebruck, Bouzonville… : le journaliste commet une erreur que le « spécialiste des transports » ne relève pas.
Réponse : « Je ne commente jamais les décisions des autres collectivités. Mais, il faut savoir que la Région travaille à la réouverture d’une autre ligne déjà existante et que des questions se posent quant aux capacités d’accueil en gare de Thionville. Une ligne qui est faite pour acheminer des trains de fret, ce n’est pas une ligne qui est faite pour acheminer des trains de voyageurs, il y a des millions de travaux à investir».
Il ajoute que la Région n'abandonne pas la Moselle : « en faisant un service express régional métropolitain sur Metz Luxembourg, EN OUVRANT A LA CONCURRENCE et en CREANT UN VRAI SERVICE TRANSFRONTALIER, je rappelle que sur Metz-Trèves il n’y a pas de train sauf le week-end, la Région prévoit de rouvrir cette ligne la semaine, personne n’en parle, c’est prévu aujourd’hui… Qu’on vienne faire à la Région un procès d’intention pour l’Est-Mosellan, je trouve ça un peu aventuré. On est très mobilisé pour la Moselle. Nous faire ce procès, c’est assez osé ».
Notre sentiment : les intérêts des habitants et usagers potentiels font les frais des rivalités politiques, des guerres d’égos et des peaux de bananes qu'aiment se glisser les dirigeants des collectivités. L’expérience nous démontre qu’une majorité d’intervenants, partisans ou détracteurs du projet, ne maîtrise pas le sujet !
Ils se trompent soit sur l’origine-destination de la relation, soit sur l’itinéraire emprunté, soit même sur la ligne ferroviaire utilisée et bien sûr sur les adaptations à y réaliser -ou non- et sur les investissement à entreprendre. Mais cela ne les empêchent nullement d’exprimer, de part et d'autre, des opinions tranchées sur la question !
La Région Grand Est s’intéresse à la Moselle ? Sans doute pas à l’aménagement de toute cette zone qui s’étend de Bouzonville à Thionville où se situent des dizaines de milliers de travailleurs transfrontaliers.
Mais lorsqu’il s’agit de faire circuler un train privé entre Thionville et Trèves sur une ligne que la SNCF envisage de fermer une partie de la journée (voir lien), et où les flux démographiques sont bien moindres, David Valence applaudit des deux mains… Lamentable !
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