Réforme des retraites : enlisement = radicalisation

Publié le par Bernard Aubin


Faut-il encore rappeler les impacts de la réforme des retraites ? : effets pervers sur le niveau des pensions, sentiment d’injustice ressenti par une majeur partie de la société, fossé abyssal qui s'étend entre le Peuple, ceux qui le gouverne, décrédibilisation des partis politiques. Sans oublier les conséquences, bien prévisibles, des grèves et autres blocages sur l’économie et la stabilité du pays.

La France est devenue une poudrière sociale, dans la mesure où, privé de repères, notre pays fracturé risque de se rassembler dans une contestation incontrôlable, sous l'effet d'éléments qui dépassent très largement la problématique des retraites : extension des zones de non-droit, contestation de l'Etat et de la culture, pauvreté qui s’accentue, inflation galopante… Les ingrédients d’un cocktail explosif sont tous au rendez-vous.

L’indifférence, qui confère au mépris, exprimée par l’Exécutif aux syndicats, aux personnels en grève, aux manifestants et plus globalement à tous ceux qui ne se reconnaissent plus dans la politique  actuellement imposée en force, ajoute une nouvelle strate au mille-feuilles antisocial. Avec le risque parfaitement assumé par nos dirigeants pyromanes de se priver de leurs derniers pompiers.

Que va-t-il désormais se passer ? Il suffit d’observer les effets de l’enlisement des conflits dans certaines entreprises pour le comprendre. A défaut d’émergence de solutions dès les premiers jours du conflit, ou pire, en l’absence totale de dialogue, le sentiment d’immobilisme et le défaut de perspective de sortie conduisent rapidement à l’incompréhension, à la colère, puis à la radicalisation. Une fois le point de non-retour dépassé, il est quasiment impossible d’enrayer le mouvement, même avec les meilleurs arguments.

Cette situation risque de voir le jour à grande échelle. Cantonnée au sein d’une entreprise, la Direction, voire le Gouvernement, peuvent tenter de jouer la montre ou compter sur l’épuisement du camp adverse. Parfois ça marche. Mais au niveau d’un pays instable, les frustrations ne pourront être aussi facilement évacuées et encore moins étouffées sur le long terme.

D’une manière ou d’une autre, le pire est à craindre. Dans le cadre du conflit en cours ou peu de temps après. Emmanuel Macron règle le gaz sur maximum  sous la cocotte-minute. Son Gouvernement tente d'éviter que la vapeur ne s'échappe. Dans le meilleur des cas, la cocotte se mettra à fuir. Dans le pire elle explosera. Ce n’est qu’une question de temps. Tôt ou tard, le chaos s’installera dans ce pays. L'autisme de l'Exécutif y aura contribué, ou l'aura déclenché.

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