Covid : pari osé d'Emmanuel Macron, futur retour de la conflictualité

Publié le par Bernard Aubin

Dans certaines Régions Allemandes, L’Etat s’apprête à refermer les terrasses. C’est le cas des Länder où le taux d’incidence dépasse les 100 cas positifs pour 100 000 habitants. En France, le seuil d’alerte, initialement fixé à 50, avoisine aujourd'hui les 290. Les derniers chiffres font état d’un taux d’occupation global des lits de 114 % en soins critiques (seuil d’alerte initialement fixé à 60%).

Parmi les sources d’optimisme, on notera cependant une lente décrue du nombre de patients hospitalisés en réanimation enregistrée depuis seulement quelques jours. Une situation qui invite la Fédération hospitalière de France (FHF) à appeler le Gouvernement  à "ne pas confondre vitesse et précipitation". "La FHF réclame également l’ouverture à la vaccination à tous les publics sans condition. Il faut dire que la France arrive en queue de peloton en termes de vaccination, avec seulement 24,1 % de la population ayant bénéficié d’une première injection.

Autre source d’inquiétude, l’impact des divers « variants », souvent beaucoup plus contagieux que le virus souche, et contre lesquels l’efficacité des vaccins actuels n’a pas été démontrée. Le variant anglais est responsable de plus de 80 % des contaminations en France. Santé Publique France répertorie les variants sud-africain, anglais et brésilien comme  «variants préoccupants» . Peu présent pour l’instant, ce dernier est considéré comme 40 à 120 % plus transmissible et échapperait en partie à l’immunité naturelle (liée à une précédente infection) et acquise (grâce aux vaccins).

La bataille contre le coronavirus n’est donc pas gagnée, en France, loin de là. Et l’allègement des mesures contraignantes pourrait bien offrir aux virus l’occasion de se refaire une santé. C’est dire à quel point le pari d’Emmanuel Macron est risqué. Se réservant l’annonce des bonnes nouvelles, le Président de la République a offert une lisibilité et un espoir aux restaurateurs, commerçants, sportifs, au monde du tourisme, aux amateurs de spectacles et de culture… et aux français en général. Tout retour en arrière, pour quelque raison que ce soit, serait politiquement catastrophique.

Il aura fallu plus d’un an de contraintes pour nous faire apprécier les vertus de la liberté. Pour combien de temps ? Une joie qui pourrait de toute façon être bientôt ternie par des pleurs et des grincements de dents. Fidèle à lui-même, le Président de la République a annoncé hier sa volonté de réformer « jusqu’au dernier quart d’heure ». Il ajoute qu’il faudra rembourser la dette du Covid, assumer  les investissements d’avenir et équilibrer le fonctionnement courant du pays sans recourir aux impôts. Le virus nous avait offert une pause dans les conflits sociaux. Les dernières annonces  portent à croire qu’eux aussi seront bientôt « déconfinés ».

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