2020, une bonne année ?

Publié le par Bernard Aubin

 

Il est encore temps pour le « Hérisson » de vous présenter ses vœux pour cette nouvelle année. La meilleure santé possible bien sûr. Pour le reste, ce sera à vous de jouer ! Si vous souhaitez vraiment que 2020 deviennent une « bonne année », vous devrez, nous devrons nous battre pour y arriver. Je vous souhaite, pour cette nouvelle année, d’en avoir la conviction. Je souhaite que chacun d’entre-nous, dans la limite de ses moyens, contribue même a minima à la défense de nos droits. Ce n’est qu’ainsi que nos intérêts seront préservés, voire développés.

 

Le début d'année a été marqué par les vœux du Président de la République. En introduction de son discours, il s’était entre-autres adressé à « ceux qui sont à la tâche » dans la soirée du 31, omettant soigneusement de citer quelques professions dont celle de cheminot…Un détail. Plus grave, mais sans surprise, son annonce concernant la réforme des retraites « qui sera menée à son terme ». Et plus choquant, même si leur utilisation est entrée dans les mœurs, les arguments présentés pour justifier la fermeté : « il s’agit d’un projet de justice et de progrès social ». Heureusement qu’Emmanuel Macron nous avait accoutumé à la provocation dès ses premier jours au sommet de l’Etat !

 

La CGT envisage aujourd'hui des actions de blocage de raffineries. Un acte qualifié de "terrorisme" par un député LREM. Il est vrai que l’initiative est parfaitement illégale. Ce qui renvoie à la question : ce qui est légal est-il juste ? Ou à l’inverse ce qui est illégal est-il illégitime ? Abaisser le taux de pension de milliers de français ou les faire travailler jusqu’à la mort, pour certains, relève sans doute du légal. Mais balayer d’un revers de main l’élargissement de l’assiette de cotisation pour maintenir les régimes, les niveaux de pension et les âges actuels de départ en retraite est-il légitime ? Attention aux excès de langage, surtout par les temps qui courent, même s’ils constituent la marque de fabrique de ce Gouvernement et de ses sbires.

 

Lundi, le taux de grévistes atteignait 6,3 % à la SNCF. 36 % pour les conducteurs (selon les chiffres officiels !). Nous arrivons aujourd’hui au 34ème jour de grève, l’un des plus long conflits qu’ait connu la SNCF. Les cheminots tiennent bon, même si de toute évidence le mouvement s’érode à mesure que les porte-monnaie se vident. Signe encourageant, cependant, une petite reprise du mouvement avant la manifestation à venir. Autre point essentiel, le soutien apporté par l’opinion publique aux grévistes. Environ 75 % des français sont favorables aux actions, malgré toutes les tentatives de déstabilisation menées par le Gouvernement. Cheminots et agents de la RATP ne doivent cependant pas rester seuls à s’investir. Si la mobilisation venait – enfin – à s’élargir, il est clair que le Gouvernement serait contraint de retirer son projet… et que, tous ensemble, nous ferions de 2020 une excellente année ! La balle est dans notre camp !

 

Toutes ces secousses sociales ont, de fait, évacué deux sujets. Le premier est la disparition de la SNCF au 1er janvier… La mort de l’Entreprise et du Statut des cheminots n'a fait l'objet que de quelques entrefilets. Une oraison funèbre bien courte pour cette vieille dame de 80 ans qui n’avait pas démérité, mais qui n’aura pas survécu aux ambitions essentiellement égotiques d’un homme et de ses complices. Près de 1000 véhicules brûlent les soirs de Saint-Sylvestre tous les ans. Des actes impardonnables commis par des délinquants stupides qui pourrissent la vie des cités… La nuit du 31 décembre, ce sont aussi quatre-vingts années d’évolution techniques et sociales qui ont été incinérées. Non pas le fait d’énergumènes à casquettes, baskets, et capuchons vissés sur la tête mais celui de gars en costards à la tête du pays… Aucun des actes commis par ces deux catégories sociales n’est excusable. Sauf que certains ont peut-être eu plus de chance dans leur vie que d’autres, ce qui aggrave leur responsabilité.

 

Second sujet, qui n’a rien à voir avec la situation franco-française : l’évolution des tensions mondiales et notamment le conflit entre les Etats-Unis et l’Iran. La menace d’une guerre entre les deux pays devient prégnante. Et si la France ne sera sans doute pas partie prenante du conflit, elle n’en reste pas moins dans la ligne de mire de ce qui reste de l’ « Etat Islamique ». Éclipsée par les mouvements sociaux, la menace terroriste a atteint, en toute discrétion, des sommets. Charlie, Hyper-Cacher, Nice et bien d’autres attentats sont entrés un peu vite dans l’histoire… En France, le ver est dans le fruit. Les risques sont omniprésents… Notre pays est menacé comme jamais… Notre réseau ferré, hormis une tentative avortée, a été jusqu’à présent épargné… Pour combien de temps ?

 

Si nous pouvons tous formuler un souhait pour cette nouvelle année, c’est que 2020 nous préserve du pire… A part cela, bonne année !

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