Tragédie de Washington et polémiques nauséabondes…

Publié le par Bernard Aubin

 

67 personnes sont décédées dans la collision survenue entre un hélicoptère militaire et un avion de ligne en phase d’atterrissage à l’aéroport Ronald Reagan. La "pire catastrophe survenue aux Etats-Unis depuis 2009", soulignent les médias.

Lorsqu’un tel drame survient, les familles et proches des victimes sont dans la sidération, puis dans la peine et dans la douleur. Elles sont immédiatement confrontées aux contraintes administratives et personnelles liées aux disparitions, ce qui ajoute souffrance aux souffrances.

De tels accidents imposent, de la part des hommes politiques et de tous ceux qui sont amenés à s’exprimer, de prendre tout le recul nécessaire, d’éviter toute conclusion hâtive, et surtout d’éviter toute polémique.

C’est une question élémentaire de respect, et une règle que je me suis toujours assignée quand, sollicité par des médias pour intervenir sur des accidents ayant occasionné des morts et des blessés graves, je me suis systématiquement cantonné à livrer des explications techniques sur les règles de sécurité en vigueur. Même lorsque je connaissais déjà en détail les causes des drames...

Aussi ai-je été particulièrement choqué d’entendre le président des Etats-Unis intervenir peu de temps après l’accident pour en faire porter immédiatement la responsabilité à ses prédécesseurs, dont on comprend désormais qu’ils seront désignés responsables de tous les maux qui affectent l’Amérique : incendies, accidents…

Mais ce n’est pas tout. Avant la moindre conclusion d’une enquête officielle, Donald Trump pointe déjà la responsabilité du contrôleur aérien, évoque une éventuelle incompétence, et met en cause les modes de sélection du personnel. Tout cela avant même que les tous les corps ne soient repêchés, que le victimes ne soient enterrées,  et que les boites noires des aéronefs ne soient analysées.

Ou le Président des Etats-Unis lit dans le marc de café, ou il dispose, avant les enquêteurs, d’informations inconnues du grand public, ou alors se livre-t-il à des spéculations indécentes à des fins de promotion personnelle et de règlement de compte électoral. Une attitude indigne et déplacée : l’analyse d’un tel accident nécessite l’examen de multiples facteurs et interdit tout raccourci intellectuel.

Il est hors de question, pour moi, de porter un quelconque jugement sur le résultat du vote démocratique des Américains. Et s’ils ont majoritairement voté pour Trump, c’est qu’ils reconnaissent en ce milliardaire un certain nombre de qualités. Mais son expression sur le drame aérien ne l’honore pas et, a minima, interpelle.

Allez, allons boire un bon verre d’eau de javel pour se changer les idées. Il paraît, dixit l’intéressé, que c’est un bon remède contre les microbes !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article