Réforme des retraites : le point de non-retour est -largement- dépassé
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10ème jour de manifestation, une mobilisation qui ne fléchit pas, des lycéens qui se joignent au mouvement, la radicalisation bien prévisible du mouvement, l’intervention de casseurs qui profitent de la situation pour tenter de plonger les villes dans le chaos… Quelle sera la prochaine étape ? Le soulèvement de banlieues qui échappent de longue date à l’ordre régalien ?
La situation actuelle est gravissime pour la stabilité de notre pays, pour l’ordre social et pour une économie très malmenée. Ce n’est pas nouveau, ce n’est pas une analyse a posteriori, il suffisait de regarder dans le rétroviseur pour imaginer ce qui arrive aujourd’hui (voir mes précédents posts).
La particularité de la situation actuelle, c’est qu’à ce stade, toute perspective de sortie honorable du conflit peut être écartée. Si le Chef de l’Etat finit par céder aujourd’hui, la « victoire du peuple » et des syndicats le contraindra à mettre sous le tapis tous les autres reculs sociaux envisagés. Idem concernant la moindre réforme initiée par l’un de ses gouvernements. Comme à l’issue de la grève de 95, un moratoire s’instaurera de gré ou de force, immobilisant toute évolution durant une longue période. Macron en serait donc réduit à gérer les affaires courantes sans doute jusqu’à la fin de son mandat... ou à démissionner.
Côté syndicats, aucun recul n’est possible non plus. Même si certains multiplient les tentatives et appels à la raison pour sortir de ce bourbiers, leurs suppliques à Macron restent sans réponse, quand ce dernier ne leur répond pas par l’humiliation. La rue ne permettrait jamais aux représentants des salariés, quels qu’ils soient, de déserter le champ de bataille. D’autant plus que jusqu’à présent, ils ont fait preuve d’unité et de détermination commune. Pour eux aussi, aucun recul n’est envisageable. Et si ces derniers pompiers sociaux venaient à quitter la scène, ils seraient sur le champ remplacés par des mercenaires du chaos qui n'attendent que ça.
Nous sommes donc désormais confrontés à une situation manichéenne qui débouchera forcément sur un gagnant et un perdant. Macron et son gouvernement ou le peuple et les syndicats ? En attendant, sur le terrain, la lutte de faiblit pas, bien au contraire.