Intervention d'Emmanuel Macron : la réforme des retraite sera intégralement maintenue
Synthèse des échanges entre le Président de la République et les journaliste ce jour à 13h00
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Le texte entrera-t-il en application au 1er septembre ?
Il va poursuivre son chemin démocratique, il a été enrichi, il est aujourd’hui devant le conseil constitutionnel. Pour que les choses entrent en place, pour décaler l’âge l’égal, pour augmenter le nombre de trimestres à travailler, il faut que l’examen du texte suive son cours.
Et votre légitimité ?
Les propos auxquels vous faites allusion ont été tenus devant des parlementaires… Les syndicats ont une légitimité lorsqu’ils manifestent, quand des groupes utilisent l’extrême violence quand ils ne sont pas contents, on ne peut accepter ni les factieux ni les factions.
Que dire aux manifestants ?
Ce ne me fait pas plaisir de faire cette réforme. Cette réforme est nécessaire, c’est l’intérêt général. On aurait pu dire on baisse les pensions, augmenter les cotisations, les impôts… On ne peut pas prendre l’argent des français qui est indispensable pour réindustrialiser le pays.
Pourquoi la colère ?
On n’a pas envie d’entendre la réalité. Il y a une volonté de passer à autre chose et ne pas accepter ces contraintes. Beaucoup des colères exprimées aujourd’hui ne sont pas sur les retraites. Je regrette qu’aucune force syndicale n’ait proposé un compromis. Il y a une tendance à vouloir s’abstraire des réalités. Le secrétaire de la CDFT avait proposé à son congrès une augmentation de l’âge mais n’a pas été suivi.
Embrasement ?
Qu’il y ait des manifestations pour dire qu’on est contre, c’est légitime, c’est normal. Les blocages, il faut les condamner, il faut les lever. J’ai demandé de négocier, de les lever. L’ordre républicain, c’est celui que l’on souhaite. On ne tolérera aucun débordement. On essaiera d’entendre la colère légitime qui s’est exprimée lors des manifestations. C’est un sentiment d’injustice qui s’est exprimé. On demande des efforts à nos concitoyens. On a des grandes entreprises qui font des bénéfices exceptionnels et qui rachètent leurs actions, je demanderai au Gouvernement qu’elles distribuent davantage aux salariés.
On entend aussi des protestations sur le travail dans des métiers difficiles. Le problème n’est pas à 64 ans, c’est celui de l’usure en fin de carrière. Je souhaite qu’on engage sur ce sujet avec les partenaires sociaux. On a commencé à faire des choses. Une démocratie doit entendre la colère. Je souhaite que les partenaires sociaux s’engagent sur les sujets concrets pour nos compatriotes, les salaires minimum. Il faut relancer les débats sur les carrières qui sont écrasées dans notre pays. C’est du dialogue social, c’est indispensable. Je veux réengager le débat avec les partenaires sociaux. Après le Covid, il y a eu des gens qui ne voulaient plus travailler…
L’avenir d’Elisabeth Borne
Elle a engagé la responsabilité du Gouvernement et a pris ses responsabilités. Il n’y a pas de majorité alternative (même à 9 voix près). On passe trop par la loi dans notre pays, je lui ai donné mandat d’élargir, avec la majorité, sur ce sujet. Il y a des individualités, chez les Parlementaires, prêts à travailler avec le Gouvernement.
Pas d’immobilisme ?
Nous allons réagencer les choses. Il y aura plusieurs textes sur l’immigration. Nous n’avons pas le droit à l’immobilisme. Entre 80 et 2010, nous avons détruit des emplois industriels. Depuis 2017, on a baissé le taux de chômage, on réindustrialise, on construit des usines, on va continuer à avancer à marche forcée.
La colère des français
Si les français avaient été en colère, ils ne m’auraient pas réélu. Je continue sur un cap de plein emploi. En 2017, le rapport du COR disait qu’il n’y a pas de problème, mais depuis le COVID, les dépenses ont augmenté, le contexte a changé. Ce qui est envisagé : la création de 200 gendarmeries, la priorité donnée à l’école, une réforme des lycées professionnels, donner un médecin traitant à nos tous compatriotes, réformer les hôpitaux, préserver notre eau, l’écologie…
Vous aviez promis être « le président de tous les français », avez-vous raté quelque chose ?
Demander un effort aux gens n’est pas populaire. J’assume ce moment parce qu’il permet les autres. Je vois une vitalité sur le terrain. Je n’ai pas réussi à convaincre sur cette réforme qui est indispensable. Mais on va continuer le travail sur le terrain, je suis sûr qu’on pourra s’unir sur l’avenir.
Comme écrit ici à plusieurs reprises, pour le Président de la République, la réforme des retraite n'est qu'une étape vers de nouveaux reculs sociaux.
Mon précédent post publié ce matin en amont de l'intervention : que peut-on attendre du discours de Macron ?