Englué dans le conflit, Laurent appelle son ennemi Manu au secours !

Publié le par Bernard Aubin


Un combat de coq… Tel était le qualificatif que j’accordais aux rapports récents entre Macron et Berger.

Combien de fois ai-je écrit ici ou ailleurs, combien de fois me suis-je exprimé sur les ondes pour mettre en relief la véritable origine du conflit sur les retraites : la satisfaction de l’égo d’Emmanuel Macron.

Comme lors de la réforme de la SNCF, en 2018, il souhaitait réussir là où tout le monde avant lui avait échoué, là où personne n’aurait même imaginé pouvoir aller, contre vents et marées.

« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » avais-je déjà emprunté à Corneille pour qualifier les motifs de l’entêtement du Président. La vanité, l’égo… jusqu’au chaos ?

Une fois de plus, comme à la SNCF, mais cette fois à l’échelle du pays, le Chef de l’Etat a délibérément fait l’impasse sur le soutien potentiel qu’auraient pu lui offrir les syndicats d’accompagnement, à commencer par le plus important d'entre-eux.

Le large mépris qu’adresse Macron aux corps intermédiaires ne se limite pas aux syndicats révolutionnaires. Les syndicats, tous confondus, sont indignes de Jupiter ! Et aujourd'hui comme demain, d'une manière ou d'une autre, malgré les récentes circonvolutions, sa porte leur restera fermée.

Relégué de fait dans les rangs de la contestation, Laurent Berger n’a vraiment pas apprécié d’être ignoré de la sorte. Au point de faire un gros caca nerveux et de prendre la tête de la contestation. Ego contre ego...

Au lieu de tenter de se rabibocher avec celui qui appelle de tous ses vœux une sortie honorable du conflit, Macron a préféré la surenchère. En prétendant tout d’abord, de manière générale, que les syndicats n’avaient pas proposé de compromis.

Puis en déclarant que le secrétaire général de la CFDT était allé devant son congrès pour proposer d'augmenter les durées de travail, mais qu’il n’avait pas été suivi par son organisation. De quoi jeter le trouble entre les troupes qui défilent en orange dans la rue et leur chef. Jolie peau de banane digne du couteau planté à l'époque dans le dos de Hollande pour lui ravir la Présidence.

Malgré tout, Berger désemparé, privé de point de sortie, appelle son tortionnaire au secours en lui glissant quelques propositions qui pourraient l'inviter à rompre l’intersyndicale. C'est dire le positionnement réel de l'intéressé sur cette réforme qu'il aurait peut-être soutenue, s'il avait été reconnu par le Chef de l'Etat.

Comme lors de la réforme de la SNCF, Macron restera vraisemblablement sourd aux désespérés de la CFDT, imposant ainsi à son Secrétaire Général une ultime humiliation.

Ce sera peut-être l’occasion, pour la direction de la CFDT, de renouer enfin avec un syndicalisme de défense des intérêts des salariés. Quant au rétablissement d'un dialogue, ou plutôt à l'établissement d'un dialogue entre le Chef de l'Etat et les corps intermédiaires, ce n'est pas pour demain.

 

A lire ou à relire, mon post du 14 février : quand Berger refuse d'être un mouton

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