#Réformedesretraites : seul un blocage durable du pays serait de nature à ébranler la détermination du Gouvernement !
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Ceci n'est ni appel, ni une préconisation, ni une incitation. Seulement un constat fondé sur du vécu. Comme rappelé ici et ailleurs à de multiples reprises, les cheminots furent le ballon d'essai social de Macron. Ce qui leur laisse entrevoir et vous exposer les événements qui suivront.
C'est sur eux que le Chef de l'Etat avait expérimenté une stratégie qu'il a simplement étendue aujourd'hui à l'ensemble des salariés. "Si les cheminots perdent leur combat, notamment contre la réforme de la SNCF, cet échec ouvrira les portes aux pires reculs sociaux", expliquais-je à l'époque aux détracteurs de cette mobilisation "catégorielle".
Et ce combat, les cheminots l'ont perdu malgré la détermination dont ils avaient fait preuve. Peu importe, pour le Gouvernement de l'époque, que des millions de Français privés de trains restent à quai. Cela avait duré de longues semaines, mais, comme pour la réforme des retraites, les pistes arrêtées d'avance, sans la moindre concertation, avaient été intégralement déclinées.
Comme pour les retraites, le Gouvernement expliquait que la survie de la SNCF était tributaire de la réforme, que l'éclatement de l'Entreprise en Sociétés Anonymes et la disparation du Statut des cheminots n'étaient pas négociables mais qu'il y avait "du grain à moudre" en interne. Tout en indiquant que rien de justifiait la poursuite d'un mouvement "incompréhensible" mené par des personnels "irresponsables".
Les syndicats se félicitent aujourd'hui d'une mobilisation crescendo des Français dans le cadre des manifestations unitaires des 19 et 31 janvier. Et ils ont raison parce que, malgré le ras-le-bol général, un tel pari n'est jamais gagné d'avance. Du coup, ils remettent le couvert pour les 7 et 11 février. Soit. Il aurait été incompréhensible de s'arrêter en si bon chemin...
Mais après, que faire ? Programmer des manifestations jusqu'au printemps, pour dénoncer une loi votée et mise en application ? Hélas, sans véritable rapport de force, et osons le dire franchement, sans blocages majeurs voire pire, le Gouvernement restera INFLEXIBLE. En cas de "victoire", il se sentira même encouragé à infliger de nouveaux reculs sociaux aux Français. C'est l'autre enjeu, non-négligeable, de la mobilisation actuelle.
Ceci est un constat qui repose sur du vécu, ce n'est pas une invitation à faire quoi que ce soit, c'est avant tout l'expression du regret qu'en France, nos dirigeants censés défendre nos intérêts et ceux du pays s'enferment à ce point dans l'autisme et l'autoritarisme. Au risque de plonger la France dans le chaos et d'affecter gravement son économie.