Réforme des retraites : manifestants arrivés de tous les horizons, montée en puissance de la contestation.

Publié le par Bernard Aubin

Il avait fait son mea culpa après l'épisode des Gilets Jaunes. Il avait le temps d'un discours chassé son naturel autoritaire et autiste, mais celui-ci est revenu au galop. Des épreuves, il ne tire aucune leçon. Les appels à la raison ne font que doper son obstination.

Emmanuel Macron démontre une nouvelle fois sa capacité à mobiliser les troupes, à créer l'unité là où il souhaitait la division. Et ce bien mieux que ces syndicats, que lui certains prédécesseurs avaient tenté d’affaiblir, n'auraient pu imaginer.

L’originalité des dernières manifestations ? C’est que contrairement à ce qu’espérait le Gouvernement, celles-ci n'ont pas subi pas l’effet d’usure escompté. Au contraire. La mayonnaise a mis son temps à monter, mais celle-ci est en train de prendre. Chaque conflit "réussi" répond à sa propre mécanique et repose sur une alchimie spécifique qui le mène au succès.

Autre spécificité : contrairement aux habitudes, les défilés n'ont pas rassemblé que les « professionnels » de la manifestation : syndicalistes, salariés mécontents, opposants politiques. Aujourd'hui, c'est la France qui s'est mobilisée. Preuve de la généralisation d'un ras-le-bol dans toutes les strates de notre société.

Faut-il le rappeler, hormis l’ego et l'obstination du Chef de l’Etat, rien ne justifiait l’urgence et la nature de cette réforme ressentie par le peuple comme une énième provocation.

Choisir ce moment, où l’inflation explose, où les inégalités entre riches et pauvres se creusent, où les profits des grandes entreprises et de leurs patrons s’affichent ostensiblement à en donner la nausée, pour imposer à ceux dont le travail crée la richesse de nouveaux sacrifices relève soit de l’inconscience, soit de l’hystérie.

Pour l’instant, tout s’est bien passé. Les syndicats, eux, ont pris leurs responsabilités. Leur stratégie et leur maîtrise sont exemplaires. Entre un et trois millions de manifestants ont battu le pavé aujourd’hui. Combien en faut-il encore pour faire entendre raison au Gouvernement ? A force de jouer avec le feu sur une poudrière sociale, ce dernier fait prendre des risques inconsidérés au pays, à ses habitants, à l’économie. Un jour, cela pourrait mal se terminer.

Prenez un gosse de trois ans, qui joue dans le sable avec sa pelle et son râteau. Bourrez lui le crâne de neurones, offrez-lui la responsabilité du pays… et contemplez le résultat. Ces comportements puérils doivent cesser au plus vite. Cela n’a que trop duré !

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