Réforme des retraites : Berger acculé !

Publié le par Bernard Aubin

 

Il est vivement conseillé de ne se pas se débattre dans les sables mouvants. Un conseil que semble ne pas suivre le patron de la CFDT. « Il faut que ce soit clair, même avec des mesures positives sur les carrières longues ou la pénibilité, on reste opposé à la réforme avec une mesure d’âge. Il n’y aura pas de deal avec la CFDT », se croit obligé d’affirmer Laurent Berger, qui s’autorise même à pratiquer une certaine surenchère : « Il y a vraiment un très fort mécontentement. Si Élisabeth Borne continue de penser que la bonne réforme, c’est le report de l’âge légal, on fera tout pour que le gouvernement recule. Et on utilisera tous les leviers qui sont les nôtres ! ».

Tremblez donc, membres du Gouvernement. Le plus grand syndicat français est prêt à appeler à la mobilisation, aux côtés, le cas échéant, des syndicats contestataires. Une analyse très superficielle de ce discours pourrait effectivement laisser entrevoir le déclenchement proche d’actions unitaires d’ampleurs voire de grèves illimitées.

Sauf que ceux qui pratiquent le syndicalisme depuis des années et autres observateurs ne connaissent que trop les stratégies employées par la CFDT : on bombe le torse, on récrimine, on menace et finalement, au prétexte de quelques « avancées » âprement négociées, on sort du conflit avant d’y être entré.

Chacun est libre de se reconnaître dans le type de syndicalisme qu’il préfère... ou dans rien du tout. Les plus radicaux se retrouveront chez les « révolutionnaires », ceux qui souhaitent une évolution sans révolution chez les « réformistes » et ceux qui jugent que la société devant évoluer, il n’est pas de bon ton de contester, qu’il vaut mieux accompagner les réformes en tirant le maximum de contreparties, chez les "syndicats d'accompagnement".

Mais encore faudrait-il que chaque organisation ait le courage d’assumer ses véritables positions. En l’occurrence que les « syndicats d’accompagnement » assument leurs statuts, leurs décisions et les conséquences.

Pour Laurent Berger, l’affichage d’une telle détermination à combattre le passage de la retraite à 65 ans ne fait que renforcer les suspicions sur la stratégie réellement mise en œuvre par son syndicat dans les coulisses. Largement pratiquée par le passé, celle-ci est désormais de notoriété publique. Au point que le patron de la CFDT se croit aujourd’hui obligé d'expliquer qu'aucun deal ne serait envisagé avec le Gouvernement.

Alors, un conseil d' "ami": Laurent, plutôt que de te débattre et t’enfoncer encore un peu plus dans les sables mouvants, assume enfin tes positions ! Les salariés jugeront. Certains peut-être même apprécieront de travailler plus… pour gagner… ? Où est le problème ?
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