Qui a vraiment voté en faveur de la #réformedesretraites ?

Publié le par Bernard Aubin

 

Emmanuel Macron estime avoir obtenu, lors de sa réélection, un « mandat » pour repousser l’âge légal de départ « à 65 ans à l’horizon 2031 ». Oui et non.

Sûr d’être élu au second tour contre Marine le Pen, avec le soutien non-dissimulé de certains syndicats qui aujourd’hui appellent à combattre sa politique, Emmanuel Macron avait beau jeu de glisser la réforme des retraites dans son programme électoral.

De fait, pour lui, les choses seraient intangibles : une fois élu, les Français se devraient d’accepter sans rechigner ses moindres décisions, les reculs sociaux qu’il imposerait et ses diverses provocations... dont notamment sa réforme des retraites.

Une approche quelque peu simpliste, biaisée voire fallacieuse, car nul n’ignore que le candidat a grandement bénéficié dans les urnes du rejet qu’inspirait sa concurrente à une partie de l’électorat. A commencer par Macron lui-même !

Certes, le Président de la République a été élu en avril 2022 avec 58,54 % des suffrages exprimés contre 41,46 en faveur de Marine Le Pen. Mais sur 48 752 000 électeurs inscrits, 28 % s’étaient abstenus au second tour. Comparé à la totalité des électeurs, Emmanuel Macron n’a bénéficié que du soutien de 38,52 % des inscrits (43,61 lors de sa première élection).

De quoi tempérer l’approche selon laquelle il aurait reçu « mandat » des Français pour sa réforme. A sa décharge, il avait cependant clairement affiché son objectif, les Français connaissaient ses pratiques, son tempérament, son obstination… Et le second tour était précédé d’un premier qui offrait pléthore de candidats.

Selon plusieurs sondages, plus de 70 % des personnes interrogées se déclarent opposées à la réforme des retraites actuelle. Soit, grosso modo la majorité qui n’a pas ou n’aurait pas voté Macron. Le Chef de l’Etat affirme « -qu’il- y a déjà eu une ouverture, un changement. Mais je crois que, maintenant, il faut pouvoir avancer et s’engager, et que le gouvernement puisse faire son travail avec le Parlement, avec sérénité, la volonté de convaincre et de faire avancer le pays».

Vu la tournure que les choses pourraient prendre au Parlement, il n’est pas sûr que la volonté des Français soit vraiment respectée à l'issue du parcours législatif. De quoi creuser encore un peu plus le fossé entre le Peuple et ses décideurs politiques et  rompre la « sérénité du pays » un certain temps. Jusque quand ?

A lire ou à relire : réforme des retraites, réforme de la SNCF, une stratégie identique en tous points (article publié en octobre 2022 dont plusieurs points sont d'ores et déjà avérés et d'autres ne manqueront pas de l'être bientôt  : ICI

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C
Comme d' habitude le PCF n' existe pas!<br /> L' ISF accepté par lui????
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R
J'ajoute qu'une autre chose me déçoit aussi. A gauche, en dehors de Mélenchon qui l'a inscrit en caractères gras dans son livre-programme, plus personne ne met en première ligne des revendications contre Macron le rétablissement de l'ISF ! Alors que les milliardaires sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres !
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C
Il n' y a pas que MELANCHON qui a un programme, le PCF aussi, encore faut-il en prendre connaissance.
R
Voici le commentaire que j'avais oublié sur Mediapart :<br /> <br /> Je maintient bien entendu ce que j'ai écrit. Cette situation ne se représentera probablement plus !<br /> ............................................................................................<br /> <br /> <br /> LE 30/08/2022, 11:45, À PROPOS DU REPORTAGE Mobiliser pour « gouverner autrement » : le discours offensif de Jean-Luc Mélenchon <br /> <br /> A gauche, certains devraient avoir des remords !<br /> <br /> En effet, si on se remémore les résultats du 1er tour de la Présidentielle on peut constater que la situation était historiquement exceptionnelle !<br /> <br /> pour la première fois - et sans doute la dernière ! - les votes de la mouvance FN étaient partagés en 2, en raison de la présence de Zemmour ; <br /> <br /> . si Jadot - ou Roussel - avait eu la bonne idée de rejoindre LFI avant le vote - comme Taubira l’a fait lorsqu’elle a su qu’elle n’avait pas recueilli les 500 signatures nécessaires - le résultat aurait pu être tout autre…<br /> <br /> Mélenchon + Jadot : 21,95 + 4,63 = 26,68 %<br /> <br /> Mélenchon + Roussel : 21,95 + 2,28 = 24,23 %<br /> <br /> Dans les 2 cas M. Le Pen disparaissait….<br /> <br /> Rappel du 1er tour :<br /> <br /> Emmanuel Macron : 27,84%<br /> Marine Le Pen : 23,15%<br /> Jean-Luc Mélenchon : 21,95%<br /> Eric Zemmour : 7,07%<br /> Valérie Pécresse : 4,78%<br /> Yannick Jadot : 4,63%<br /> Jean Lassalle : 3,13%<br /> Fabien Roussel : 2,28%<br /> Nicolas Dupont-Aignan : 2,06%<br /> Anne Hidalgo : 1,75%,<br /> Philippe Poutou : 0,77%<br /> Nathalie Artaud : 0,56%.<br /> <br /> Hélas ! 100 fois hélas !! Car cette situation ne se représentera probablement plus !!
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C
Toujours le piége infernal de l' élection présidentielle. Ah si le PCF voulait bien accepter de "disparaître " de l'arc en ciel électoral" et ainsi faire oublier son programme de parti politique!<br /> Lionel COUTY
R
Voici le commentaire que j'avais oublié sur Mediapart . "publié", bien entendu....