Quel candidat à la Présidentielle oserait condamner et combattre la technocratie ?
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Elle s’est insinuée dans la sphère politique, dans les entreprises, dans les services commerciaux et administratifs, dans la police, dans les armées, dans les hôpitaux, dans les transports, dans les écoles… La technocratie est partout !
Elle ronge notre qualité de vie, elle déstabilise le fonctionnement des structures, en affecte les performances. Elle déprofessionnalise les métiers, brise la transmission des compétences, anéantit savoir et savoir-faire, renie repères et cultures d’entreprises... Et la culture tout court. Elle déshumanise notre société. Elle empoisonne le quotidien des Français, dégrade leurs conditions de vie et de travail. Elle les pousse au surmenage, à la colère, à la dépression... et même parfois au pire !
Ses marques de fabrique : des indicateurs tronqués, des normes complaisantes, des tableaux Excel interminables, des Power Point tape-à-l'œil, des audits à rallonge, des recours systématiques aux consultants et cabinets externes, des retours d’expériences biaisés, des concertations-bidons, des concepts bling-bling, des réunions stériles, des colloques fumeux, des mesures placébos, des communications aussi séduisantes que trompeuses, des tonnes de paperasses inutiles à compléter, du temps perdu à gaver des logiciels, un aveuglement délibéré face aux réalités et besoins, une surdité face aux remontées de terrain, le culte de l’efficience au détriment de l'efficacité, la gestion de nos vies à travers des objectifs exclusivement comptables, la négation systématique de nos attentes réelles...
La stratégie : mettre aux postes clés des personnes bardées de diplômes, ambitieuses et sans états d’âme, toutes formatées à la même école, incompétentes dans leur domaine d'activité mais très malléables, usant et abusant du franglais ; ostraciser les « anciens », leur savoir, leurs exigences sous prétexte qu’ils font obstacle au progrès ; inscrire toutes les décisions dans le court terme, même si cela conduit à générer des dépenses ultérieures voire à des malheurs… qui échapperont miraculeusement à tout bilan.
Ses leviers : ils se nomment mise en concurrence, flexibilité, productivité, objectifs chiffrés, profits à outrance, polyvalence, sous-traitance, délocalisation, intérim, CDD, précarité, mépris pour les forces vives, turn-over et déresponsabilisation des décideurs. Et aussi salaires mirobolants, primes, stock-options, et déroulements de carrières exponentiels pour les pires "managers", ceux qui cassent les Hommes et les entreprises !
Nous, citoyens, payons tous les jours cette technocratie au prix fort. Dans l’exercice de nos missions, polluées par des décisions inadaptées aux réalités. En tant que consommateurs, lorsque la qualité des prestations n’est pas au rendez-vous et que nous n’avons plus d’interlocuteurs ni de recours en cas de problème. Idem lorsque nous sommes contraints de renouveler des démarches parce que les salariés au bout de la chaîne ne sont plus formés. En tant qu’hommes et femmes, lorsque nous sommes les dégâts collatéraux d'un système de soins sacrifié sur l’hôtel d’une pseudo-rentabilité…
La technocratie est comparable au cancer : Un temps cantonnée à certains milieux, elle s’est au fil du temps insinuée à tous les échelons de la société jusqu’à se généraliser. Elle a peu à peu bouté toute notion de bon sens hors de France. Quelques événements récents nous révèlent à quel point notre pays s’en trouve désormais fragilisé. Le temps est à l’action. Au retour aux réalités et à la reconquête de la qualité de vie des Français. Le programme de certains candidats s’oriente clairement vers une aggravation du mal, sous prétexte que le passé qui a construit notre France serait dépassé.
Et les autres, qu'en pensent-ils ? Leur silence reste à ce jour assourdissant !