Flou de la communication, valse des attestations, fiasco du Gouvernement
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Il est si simple de casser. Et si difficile de créer ! C’est l’une des réflexions qu'impose le nouveau fiasco du Gouvernement sur la gestion de la Covid 19. A peine arrivé au pouvoir, Emmanuel Macron s’était fixé pour cible prioritaire de « réformer » à tout va. A commencer par la SNCF, qui ne figurait pourtant pas à son programme. L'entreprise a éclaté, le système social a été pulvérisé. Devaient suivre à cette mise en bouche les réformes des retraites , du chômage… et bien d'autres.
Ajuster des règles, en l’occurrence réviser à la baisse l'arsenal législatif en place ne nécessite pas de talent particulier. C’est l’inverse quand il faut échafauder une nouvelle stratégie, mettre au point des outils adaptés à une situation sans précédent et les faire partager par la population. Une épreuve que nos décideurs politiques et que les technocrates insinués dans toutes les strates de notre société n’ont pas réussi à surmonter.
Le coronavirus a placé les dirigeants devant leurs responsabilités. Et cette fois, l’exercice ne se limite pas à une simple démonstration d’autorité assortie de quelques provocations. Leur incapacité à réagir de manière efficace au niveau de l’Etat les affuble désormais d’un zéro pointé. Le « bon sens » ? Il n’y qu’à l’échelon de certaines régions ou de certaines villes qu’il a subsisté. Les initiatives prises par des élus locaux démontrent que lorsqu’un décideur connaît le terrain, tous les espoirs restent permis.
Les dernières communications de Jean Castex furent désastreuses. Sur la forme tout d’abord : les directives importantes ont été noyées dans une masse de détails. Le message devint, de ce fait, illisible. Sur le fond, même après avoir branché le décodeur, personne n’avait réellement rien compris. En quoi consistait vraiment ce confinement « Canada Dry » ? Au point qu’Emmanuel Macron lui-même avait jugé le terme inadapté. L’hôpital qui se moque de la charité ?
Comme si cela ne suffisait pas, Matignon a décidé d’ajouter une nouvelle couche à la confusion. La nouvelle attestation, qui devait doubler celle du couvre-feu, devenait obligatoire pour se déplacer de jour dans les zones concernées : trois pages à lire et à compléter pour finalement bénéficier d’autorisation de sortie illimitée dans un rayon de 10 kilomètres. C’est-à-dire du gros n’importe quoi au prix de quelques arbres tronçonnés pour rien.
Trop long, ont finalement jugé nos Gouvernants. L'attestation fut suspendue sine die, mais pas pour longtemps. Une nouvelle vient de voir le jour, longue de deux pages « seulement » ! Tout aussi ubuesque que l'effet des nouvelles mesures ! Exemple concret : le cas d’un habitant de Nice. Le confinement appliqué sur la bande littorale le maintenait chez lui les week-ends. Depuis le « renforcement » des mesures, le même peut désormais sortir presque librement, pour peu qu’il soit porteur d’un justificatif de domicile. Surprenant !
A Paris "confinée", les quais de Seine ont été envahis. Parfois, le port du masque fut relégué à l’oubli. D’autres franciliens, dont certains n’avaient rien compris, s’étaient hâter de quitter le navire. Entre les mesures qui s’appliquent aux déplacements hors UE, en Europe, les tests obligatoires aux frontières et les situations dérogatoires, les interdictions de certains déplacements interrégionaux, les restrictions liées au couvre-feu, les règles réservées aux départements « confinés », les périmètres interdites ou autorisés ou autorisés, on ‘y comprend plus rien. Vraiment rien !
Face à cet embrouillamini, Gérald Darmanin lui-même a invité les forces de l’ordre à faire preuve de « compréhension et de pédagogie ». Le monde est-il devenu fou ? La pression des présidentielles a-t-elle joué un rôle dans cette tragédie ? En tout cas, la situation démontre à quel point la notion de « bon sens » n’a plus sa place au niveau de l’Etat. « Nous sommes en guerre », avait lancé celui qui avait renoncé à accomplir son service militaire. Au vu des stratégies mises en œuvre, souhaitons que cela ne soit jamais le cas « pour de vrai » !