SNCF : "il faut rester optimiste" !?
Jean-Pierre Farandou :"Il faut rester optimiste, le train reste une solution d'avenir formidable"

De l’optimisme, il va effectivement en falloir beaucoup. Selon les dernières estimations, les pertes liées à la grève contre la réforme sur les retraites avoisineraient le milliard d’euros. Faut-il le rappeler, le Président de la République et son Gouvernement furent les seuls responsables de ce conflit en souhaitant imposer aux Français une réforme contestée par 75 % d'entre-eux...
En 2018, les 37 jours de grève contre la réforme de la SNCF avaient déjà coûté 790 millions d’euros à une entreprise qui, malgré les fortes contraintes financières liées au remboursement d’un dette qui n’était pas la sienne, afficha pourtant des bénéfices des années durant. Qui fut déjà à l’origine de cette réforme ? Emmanuel Macron. Pourquoi ? Avant tout pour satisfaire son orgueil personnel en démontrant qu’il allait « réussir » là où tous les autres ont « échoué ».
Sans doute regrette-t-il aujourd’hui ces deux « belles années » passées ou tout était permis. Fini le bon vieux temps des provocations et autres démonstrations de "force". L’insidieux microbe renvoie à leurs responsabilités les inconscients, les misérables et les puissants. « Il faut davantage produire en France », déclame sans retenue une Président de la République comme touché par la grâce. Sans même se rendre compte de l'immensité des contradictions qu'il révèle.
Sauf que le mal est fait. La mondialisation sans garde-fou est passée par là, depuis des années. Même les industries en charge de nos besoins essentiels ont été délocalisées. Les ultra-libéraux ont livré la France au bon vouloir de l’Etranger et aux surenchères. Ironie du sort, ce sont nos services publics, ceux-là même qui furent fustigés, désossés, calomniés qui aujourd’hui, contribuent parmi d'autres au fonctionnement de notre pays.
Oui, il en faut beaucoup, de l’optimisme face à ce champ de ruines. Plus encore pour espérer qu’au lendemain de la crise sanitaire, tous ces décideurs et technocrates formatés tireront effectivement les leçons du monde réel dans lequel le destin les a temporairement plongés. Avant d'entrevoir de « produire davantage » en France, il sera impératif de décréter un moratoire sur tous les projets rétrogrades qu’ils soient industriels, économiques ou sociaux. Après, une vaste réflexion devra être consacrée à ce qui relève de l'essentiel pour nous, Français. Enfin, des décisions de bon sens devront être arrêtées.
C’est à ces conditions que l’espoir pourra effectivement renaître... Privilégions le réalisme, le pragmatisme, la volonté de travailler ensemble... à l'optimisme. Ainsi le train, les services publics et aussi les industries reprendront dans notre pays une place qu'ils n'auraient jamais dû quitter. La France reviendra un pays où il fait bon vivre.