Coronavirus : une opportunité inattendue pour contourner les lois et les règles

Publié le par Bernard Aubin

 

C’est la guerre, pour le meilleur et pour le pire !

Mi-mars, le Président de la République répétait à l’envi « Nous sommes en guerre » contre le coronavirus. « Je préfère ne pas imaginer ce que tel ou tel aurait fait en temps de guerre » aimaient à s’interroger les anciens face aux comportements douteux de certains proches. Eh bien nous y sommes.

Heureusement pas sous les bombes, mais dans une situation inhabituelle qui bouleverse nos habitudes et exacerbe nos attitudes. Non, personne ne change. Chacun ne révèle qu'une facette de son caractère enfouie au fond de lui-même... pour le meilleur comme pour le pire.

Les débrouillards révèlent leur talents, réactifs, escrocs et voyous tirent profit de la situation, les altruistes s’investissent au service des autres, les couples se retrouvent ou s’écartèlent, les parents (re)découvrent leurs enfants, les délateurs dénoncent, les racailles s'en donnent à cœur joie… Et les politiques dans tout ça ?

Les plus optimistes d’entre-nous espéraient en cette pandémie une occasion de rebattre les cartes, de jeter les bases d’une société plus juste, plus égalitaire, plus humaine et plus verte. Edouard Philippe précisait que « notre vie, à partir du 11 mai, ne sera pas exactement la vie d’avant le confinement ».

Le Premier ministre ne pensait pas si bien dire. Non seulement la pandémie ne remet pas en cause l’idéologie qui guide le Gouvernement mais elle l’exacerbe. Ainsi, les mesures prises pour « relancer l’économie » sont-elles mises à profit par certains patrons voyous, trop heureux de l'aubaine, pour contourner dialogue social et favoriser l'exploitation du salarié.

La fameuse prime de 1000 euros promise aux travailleurs exposés aux virus se révèle peu à peu être un leurre (lire ICI) . Cerise sur le gâteau, ce décret passé en catimini qui permet désormais aux Préfets de contourner certaines règles touchant à l'aménagement du territoire et à l'environnement.

Ainsi, le « Décret n° 2020-412 du 8 avril 2020 relatif au droit de dérogation reconnu au préfet » précise : « Le préfet de région ou de département peut déroger à des normes arrêtées par l'administration de l'Etat pour prendre des décisions non réglementaires relevant de sa compétence dans les matières suivantes :

1° Subventions, concours financiers et dispositifs de soutien en faveur des acteurs économiques, des associations et des collectivités territoriales
2° Aménagement du territoire et politique de la ville
3° Environnement, agriculture et forêts
4° Construction, logement et urbanisme
5° Emploi et activité économique
6° Protection et mise en valeur du patrimoine culturel
7° Activités sportives, socio-éducatives et associatives ».

En résumé, le covid 19 est devenu un pass universel ouvrant la voie à toutes les dérives. En l'espèce, ce décret offre un cadeau inespéré aux promoteurs, bétonneurs de tous poils et à leurs complices politicards. Ce n'est qu'un début !

Cette situation démontre à quel point des avancées durement acquises peuvent être opportunément balayées d’un revers de main par un Pouvoir peu vertueux, dans les domaines de l'environnement, comme dans beaucoup d'autres.

Le moment venu, il sera indispensable de se souvenir de toutes ces attaques. C'est la guerre ! Nos armes seront nos bulletins de vote !

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