Réforme des retraites : #dechiretacarte !

Adhérent d'un syndicat favorable à la retraite par points et à la disparition des Régimes Spéciaux ?
En désaccord avec cette position ? Ras-le-bol d'avoir le cul entre deux chaises ?
#dechiretacarte d'adhérent ! Poste les morceaux sur les réseaux sociaux !
Explications !
37ème jour de grève à la SNCF et à la RATP… Hier, la quatrième action interprofessionnelle rassemblait 452 000 manifestants dans les grandes villes de France. Plus du triple selon la CGT… Si le mouvement a quelque peu perdu de sa vigueur depuis son lancement, il y a plus d’un mois, il reste cependant l’un des plus long et déterminé qu’ait connu l’histoire sociale française . Et n’est pas près de se terminer. Le projet de réforme de retraite révélé hier aux syndicats, loin de provoquer l’apaisement, aura au contraire cristallisé les oppositions. Comme pour la réforme de la SNCF, Macron définit les grandes lignes sur lesquelles il reste intransigeant. Puis lance une pseudo concertation lorsqu'il n'y plus rien à discuter, se jouant au passage des organisations syndicales, même de celles qui traditionnellement accompagnent les projets de tous les Gouvernements.
Pour l’instant, tout s’est bien passé… Presque trop bien d’ailleurs… Quelques heurts lors des manifestations, quelques blessés, pas trop de casse, et, Dieu merci, pas de mort ! Protégé par sa « bonne étoile », le Gouvernement en use et en abuse. Il s’autorise autoritarisme et arrogance. Et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes… Les français sont majoritairement opposés au projet de réforme des retraites ? Rien à faire ! Des millions de personnes subissent tous les jours un enfer dans les transports ? Qu’elles se débrouillent avec le covoiturage et la trottinette ! Des entreprises sont en difficulté financière ? C’est de la faute des grévistes… L'économie du pays est mise à mal ? Elle se relèvera ! Est-ce signe de désinvolture de la part de nos dirigeants ? Non, seulement d'un mépris pour le peuple à un niveau rarement atteint dans l’histoire moderne française.
Comme écrit à de multiples reprises ici, avant et pendant la grève, aucune solution gagnant-gagnant n’est envisageable tant les deux camps sont déterminés et campent sur leurs positions. Deux camps ? Pas tout à fait. Car en réalité il y en a trois. D’un côté les partisans de la réforme par points (CFDT-CFTC-UNSA-Gouvernement-patronat), de l’autre tous ce qui y sont opposés. Et dans le camp des soutiens à cette révolution systémique se trouve le principal syndicat français, la CFDT, qui s’est un peu vite braquée contre le principe de mise en œuvre d’un âge pivot. Au point de s’être embourbée contre son gré dans la « lutte » aux côtés des syndicats « contestataires ». Ce qui fait 3 camps. Non, le front syndical n’a jamais été uni contre la réforme, tout juste des mécontentements divers ont-ils pour l’instant convergé… Jusque quand ?
Et c’est bien à ce niveau, qu'un "danger" pourrait survenir. Hier, juste avant le coup d’envoi des manifestations, de -trop- nombreux médias citaient comme point d’achoppement la mise en œuvre de l’âge d’équilibre. Comme si le seul retrait de cette mesure, aussi litigieuse que d’autres, allait permettre de débloquer la situation. A quelques heures d’une énième rencontre entre syndicats et Gouvernement, beaucoup évoquent cette « conférence sur le financement des retraites », comme si ce nouveau bidule était de nature à décrisper la situation ou à porter l’estocade contre une union syndicale… qui n’existe pas. La CFDT se débat comme elle le peut, dans des sables mouvants. Macron s’en fout d'ailleurs, comme du reste…
Nombre de français ont compris que la retraite par points leur serait préjudiciable, avec ou sans âge pivot… En braquant les projecteurs sur l’arbre, on risque de faire disparaître la forêt. Une question se pose : comment le même individu peut-il adhérer à l’un ou l’autre des syndicats favorables à la retraite par points et la fin des régimes spéciaux et dans le même temps défiler dans les rues contre cette réforme ? C’est connu, les français aiment les paradoxes, mais à ce point ?!...
A ceux qui manifesteraient quelques états d’âme personnels face à leurs contradictions, l’on peut proposer trois solutions : se prémunir d’une névrose en consultant un psy, aller travailler ou rester chez eux comme si de rien n’était, ou déchirer leurs cartes d’adhérents #dechiretacarte (et ne pas oublier de faire opposition au prélèvement des cotisations syndicales). Ainsi libérés, ces salariés pourraient s'investir pleinement dans le combat contre l'injustice sociale... et envoyer ainsi une message plus fort au Gouvernement qu'une nouvelle commission bidon destinée à noyer le poisson !
Allez-y, lâchez-vous, faites-vous du bien ! Il paraît qu’ensemble, c’est encore mieux !