Grèves : c'est maintenant ou jamais !

Publié le par Bernard Aubin

 

Tout ça pour satisfaire l’orgueil d’un homme…

 

 

Quel fut l’objectif du Gouvernement lorsqu’il lança la réforme de la SNCF ? Non, il ne s’agissait pas de faire mieux pour moins cher… Il s’agissait tout d’abord, pour un homme, de satisfaire son égo en démontrant qu’il allait réussir là où tous les autres avaient échoué. Il s’agissait aussi d’affaiblir l’un des derniers bastions en capacité de s’opposer aux reculs sociaux envisagés. Enfin, il était évidemment question de transférer du secteur public des missions très rentables aux entreprises privées. Tant pris si tant de français ont galéré !

 

La stratégie employée : "je décide, j’impose, je limite la « concertation » à la longueur de la corde avec laquelle je vais pendre les salariés et je stigmatise tous ceux qui ne se prêteraient pas à mon jeu". Et puis, je défie, j'affronte, et je dénonce la confrontation dont je suis pourtant l'unique origine. Enfin, je reste protégé. Je me tapis aux arrières-postes, je me terre lorsque je vois un Gilet Jaune, et je vais même m'offrir un tour du monde... Histoire de démontrer que je ne suis pas impressionné, que je me situe bien au-dessus de ce peuple trop bête pour me comprendre.

 

De partout, mes fidèles messagers véhiculent les mêmes propos stéréotypés. De la vie, il ne connaissent rien pour la plupart. Pour eux comme pour moi, les gens ne sont que des pions. Mes soutiens sont autant que moi pétris d'ambition personnelle ? Alors, qu'ils essuient les coups à ma place. Que le pays entier soit secoué, que les usagers s’entassent sur les quais, peu importe, ma détermination fera plier. Je suis allé un peu trop loin ? Je reviens un peu en arrière…  Tel le pyromane redevenu pompier, je vous affirme solennellement que « je vous ai compris ». Mais dès les caméras éteintes, je mets les bouchées doubles pour rattraper mon retard. Ce ne sont pas quelques manifestants qui vont m'impressionner !

 

Les cheminots ont été les rats de laboratoire du Gouvernement. Ils ont essuyé en premier les plâtres d’une stratégie qui avait pour vocation à être généralisée. L’opinion publique avait été dressée contre eux, ils en ont fait les frais. Aujourd’hui, cette réforme des retraites vise les mêmes objectifs que celle de la SNCF. Elle est strictement menée de la même manière et en partage les objectifs : satisfaire en priorité l’égo d’un homme et accessoirement servir la soupe aux gestionnaires de retraites complémentaires. Pour ceux qui ne pourront se les payer, ce sera la misère. Sauf que cette fois, les français ne sont pas dupes ! Ils sont nombreux à comprendre qu’elle dissimule d’autres étapes visant à la casse progressive de tous les acquis sociaux.

 

L’action menée depuis quelques jours n’est pas une grève « corporatiste » pour la préservation exclusive des Régimes Spéciaux, ni même du Régime Général de Retraite. Le mouvement qui a pris corps se veut s’opposer globalement à tous reculs sociaux passés et à venir… Si les grévistes perdent, tout le monde perdra. Des représailles, il y en aura ! C’est quitte ou double. Prenons-en tous conscience aujourd’hui, lorsque tout est encore possible.  Le changement ça s’impose maintenant. Demain, après-demain, il sera trop tard pour pleurer !

Aujourd’hui, tous ensemble, public, privé, demandeurs d’emplois, exclus ou tout simplement humanistes, nous pouvons gagner, nous DEVONS gagner !

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