5 décembre : la guerre est déclarée !

Publié le par Bernard Aubin

 

Cela fait longtemps que le point de non-retour est dépassé (lire ICI). L’affrontement aura lieu, et il sera violent. De part et d’autres, les protagonistes sont déterminés. D’une part, le Gouvernement joue sa tête avec la réforme des retraites. S'il échoue à la mettre en oeuvre, c’est que les manifestants auront pris le dessus et que sans doute que la situation aura dégénéré. Seul son départ laissera alors espérer un retour à une situation normale.

D’autre part, de nombreux français de tous bords, mécontents des reculs sociaux qui se sont succédés tout ou long des années, irrités par des provocations gratuites et puériles, révoltés de ce que l’on veut encore leur imposer, ont d’ores et déjà pris le parti de se battre jusqu’au bout. Enfin, il y a tous ceux qui, tapis dans l’ombre, ne manqueront pas de surgir le moment venu pour déstabiliser un pays très fragile.

La négociation, ce Gouvernement ne connaît pas. C’est : « j’ai raison, je décide, je méprise, j’impose coûte que coûte »… Éventuellement je vous laisse discuter de la longueur de la corde qui servira à vous pendre ou je vous laisse épancher votre désarroi sur des cahiers de doléances. Devant le grondement sourd des troupes qui s’approchent de l’Elysée, Macron a fait mine, un temps de reculer.

Ainsi n’avait-il pas immédiatement écarté la perspective de mettre en œuvre le « droit du grand-père ». Un temps, même, il avait rompu avec les sempiternelles provocations, sa marque de fabrique. Mais visiblement, cette accalmie aura été de courte durée. Ayant compris que de toutes manières ses adversaires ne reculeraient plus, il a ressuscité ses vieux démons : « Ces sont des revendications corporatistes »… Et de braquer les projecteurs sur les régimes spéciaux : « des demandes catégorielles qui pénalisent le reste de la société ».

Cette ultime tentative de monter les catégories de français les unes contre les autres sera vaine. Elle témoignent de son incompréhension face au ras-le-bol généralisé. Toujours aura-t-il encore plus motivé ceux que sa réforme de 2018 visait au contraire à faire taire. Les français qui se mobiliseront le 5 décembre et jours suivants jouent également  leur va-tout. S’ils perdent, la porte sera définitivement ouverte à tous les reculs sociaux. L'affrontement est incontournable.

Jamais le « dialogue social » n’aura tant souffert dans notre pays… Macron a déclaré la guerre, il s'agite désormais dans des sables mouvants. Mauvaise idée pour lui. Le compte à rebours a commencé. Au final, nous risquons tous de le payer cher. Regrettable.

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