Gilets Jaunes : Macron se tait... et il y a bien raison

Publié le par Bernard Aubin

 

Une partie de la « marque Macron », c'est une relative discrétion depuis son élection... Certes, le chef de l'Etat n'est pas avare de paroles lorsqu'il s'agit de multiplier les provocations. Mais lorsqu'il s'agit d'échafauder et de justifier ses réformes, il abandonne d'ordinaire les basses tâches à son Gouvernement. Les cheminots en savent quelque chose, ils furent les premiers à essuyer les plâtres de sa stratégie.

 

Macron est récemment sorti du silence, lâchant au passage quelques déclarations maladroites. Critiquer les débordements constatés lors de la dernière manifestation des Gilets Jaunes sans insister sur la récupération du mouvement par divers groupuscules, c'est pour le moins manquer de nuance, et au pire pratiquer l'amalgame. Erreur de communication ? Erreur politique tout simplement, dans une période où chaque faux pas peut être lourd de conséquences.

 

L'expression, la communication ne s'improvisent pas lorsque l'on dirige un État. Au mieux, les propos inspirent la raillerie, comme outre-Atlantique, au pire, le moindre mot de travers peut provoquer le chaos. Surtout s'il est formulé par une personne discréditée aux yeux d'une une bonne partie de la population. Pire encore. A force d'user et d'abuser de la provocation, toute intervention du Chef de l'Etat sera ressentie, à tort ou à raison, comme une agression.

 

En début de mandat, le général Macron abandonnait les basses tâches à ses subalternes. Il fixait le cap, à ses sbires de se débrouiller avec le bas peuple. Lui préférait réserver sa présence au « grands » de ce monde, baladant sa majesté de pays en pays, tandis que d'autres géraient les conflits. Cette attitude qui relevait sans doute plus de l'orgueil que d'une quelconque stratégie. Aujourd'hui, Macron se tait et se terre pour d'autres motifs, et il a bien raison.

 

Un mot de travers, et le pays risque d'être mis à feu et à sang. Pour une fois, le Président de la République, en gardant le silence, a pris la bonne décision. Une posture dans laquelle il ne pourra cependant se tenir dans le long terme. Comment se sortira-t-il, à terme, de la colère qu'il a provoquée et alimentée ? Comme dans de nombreux conflits, ce sont pas les contrariés mais l'arrogance ou les provocations qui ont mis le feu aux poudres. Cette fois, le bouchon a été poussé bien trop loin. Le danger d'embrasement est évident.

 

A lire au relire :

écrit le 10 octobre : Macron, pour toi, la terre bientôt tremblera (annonce d'un crise imminente)

écrit le 18 novembre : Gilets Jaunes, attention, danger ! (en quoi le conflit des Gilets Jaunes peut déboucher sur une crise majeure)

écrit le 02 décembre : Gilets Jaunes, le pire est à venir (retour sur les ingrédients d'un cocktail explosif)

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