SNCF : des nouvelles du front

Publié le par Bernard Aubin

Voilà où mène l'orgueil d'un homme...

 

Macron m'a "tuer"... Enfin pas tout à fait. Mais il a dû m'envoyer les microbes qui m'on mis sur la paille quelques jours juste quand il ne le faut pas.

Par rapport au déroulé du conflit que j'avais détaillé dès février (ICI), les choses se passent comme prévu... Y compris au niveau d'un argument aujourd'hui répété par le Pouvoir : "cette grève est incompréhensible". L"union syndicale n'est pas au rendez-vous, mais, là aussi, comme déjà annoncé, les cheminots se rassemblent sur le terrain au delà des querelles d'appareils.

Heureusement, il y a des surprises, de bonnes surprises en l'occurrence. Les cheminots sont moins isolés que prévu. Malgré la campagne de dénigrement organisée par le Gouvernement et l'impact non-négligeable des grèves sur les usagers, les salariés du rail bénéficient du soutien de certains de leurs homologues du privé. Les étudiants sont sensibles à leur mouvement. Un fonds de grève a été constitué et considérablement abondés par les sympathisants des grévistes...

Autre surprise, mais qu'à moitié, c'est que les deux syndicats d'accompagnement soient entrés dans le conflit... Nul ne doute qu'ils se saisiront de la première occasion pour en sortir. Il faut bien reconnaître qu'avec la suppression du Statut, la dénonciation des accords internes, l'externalisation du personnel, l'amputation du réseau, il est bien plus difficile de faire de l’esbroufe que lors de la réforme de 2014. Les deux syndicats subissent actuellement quelques dissensions, entre jusque-boutistes de l'accompagnement et adeptes de la grève.

Leur sortie du conflit  ne constituera pas une surprise. Elle leur posera sans doute quelques problèmes internes, mais n'affectera pas la suite mouvement. La plupart des grévistes ne sont pas issus de leurs rangs. Leurs représentants ont tendance à se faire discrets lors des assemblées générales et on les comprends. Il sera cependant nécessaire de gérer les conséquences médiatiques de leur départ, que le Pouvoir ne manquera pas d'exploiter au maximum.

A ce stade, rien n'est gagné, rien n'est perdu. Le résultat dépendra essentiellement de la prise de conscience, par le plus grand nombre, des enjeux cachés de cette réforme. Aux cheminots de rappeler que si le dernier bastion social français venait à disparaître, les portes seraient grandes ouvertes à tous les reculs sociaux, à toutes les dérives d'un Pouvoir qui ne connaît aucune opposition politique. Les cheminots sont des salariés d'utilité publique, il est indispensable de les préserver et de les soutenir !

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