SNCF : une grève reconductible dès le 3 avril ?

Publié le par Bernard Aubin

 

Combien de fois ai-je affirmé ici et ailleurs que l'unité syndicale n'existait plus, à la SNCF comme ailleurs ? Et plus récemment que ce front proclamé "unitaire" allait rapidement voler en éclat... Inutile de sortir de Saint-Cyr pour entrevoir une sortie bien prévisible des syndicats d'accompagnement du conflit à venir, sans doute même son déclenchement. Eh bien il faut parfois faire preuve d'humilité lorsque l'on se trompe. Bien entendu, les syndicats accompagnement se saisiront bien de la première perche tendue pour briser ce qui reste de l'unité... Ce qui n'était pas prévu, du moins si tôt, c'est qu'une autre organisation prenne les devant et sans doute pas pour les mêmes raisons. Il s'agit de Sud-rail. Et çà, on ne l'avait pas vu venir.

 

Revenons-en à la journée du 22 mars. Pour une grève « technique » qui n'avait pour finalité que de permettre aux cheminots de se libérer pour participer à la manifestation, le taux affiché est plutôt surprenant : plus de 35 % d'agents en arrêt de travail. Certains syndicats ont visiblement été surpris, voire dépassés par ce score. Sur le terrain, ça bouge beaucoup, de l'exécution à l'encadrement. Si bien que l'on peut imaginer que la grève « grille du loto » (ICI) risque fort d'être rapidement dépassée par une mobilisation aussi massive que spontanée.

 

Les quatre, pardon, les trois « représentatifs » ont transmis leur préavis à la Direction. Pour eux, début de la prochaine grève le 2 avril et fin le 5... Comme prévu. Et pour Sud ? Début le 2 également et... mouvement reconductible ? La présomption est forte ! On en saura plus à lors de la diffusion de leur préavis. En tout cas, tout dirigeant syndical est conscient du fait  qu'une fois démarrée, et le cas échéant livrée aux décisions des AG, une grève échappe très rapidement au contrôle de ses commanditaires... Alors, offrir aux cheminots une couverture légale à leur action ne serait pas une mauvaise idée.

 

Le Gouvernement ne manquera pas de poursuivre sa politique de déminage. La Direction de la SNCF ne semble pas en reste non-plus: selon quelques indiscrétions, elle serait sur le point de relancer les négociations sur le nombre, les périmètres et les moyens attribués aux CSE (instances appelées à remplacer les DP, CE et CHSCT). Une ouverture d'esprit qui pourrait sans doute séduire certains de nos syndicats « représentatifs », premiers impactés par la baisse drastique des moyens syndicaux et du nombre d'élus... Se laisseront-ils amadouer ?

 

En attendant, comme également écrit à plusieurs reprises sur ce blog, l'avenir des cheminots repose avant tout entre leurs mains... Ils l'ont démontré le 22 et le prouveront en avril !

 

Ajouté à 18h15 : Hasard de la montre, sans doute. Une peu plus d'une heure après la publication du post ci-dessus, la Direction SNCF transmettait aux syndicats un nouveau projet définissant les nouvelles Instances de Représentation du Personnel... comportant une augmentation significative du nombre de CSE...

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