Contrôleuse SNCF agressée en Lorraine : une gestion de crise doit être mise sur pied
2017 avait à peine commencé qu’une contrôleuse SNCF était déjà victime de menaces de mort. L’affaire avait fait grand bruit. Elle s’était déroulée le 3 janvier à Uckange, un « point d’arrêt non géré » très défavorablement connu du réseau TER lorrain. Cette fois, c’est une de ses collègues qui a subi des menaces beaucoup plus concrètes. Un individu l’a attendue dans la cabine de conduite d'un TER, l'a menacée avec avec une arme blanche, puis la fait descendre du train en proférant des insultes à l'encontre de tous les contrôleurs. La cheminote s’en est tirée avec une belle frayeur et a pu regagner son domicile quelques heures après l’agression survenue hier.
Bien sûr, Direction SNCF et Conseil Régional du Grand Est ont exprimé leur réprobation suite à cet acte lâche et inadmissible. Des renforts de police, appuyés par la Surveillance Générale de la SNCF, ont été déployés dans les gares avoisinante de Thionville et Hagondange ainsi qu’à bord des TER… Sans doute le temps que les esprits se calment. Car nul n’ignore que ces mesures, face à des dérives sociétales qui ne cessent de s’accentuer, ne sont que cautère sur jambe de bois. Pour leur part, les contrôleurs ont fait valoir leur « droit de retrait », ce qui a créé une nouvelle pagaille sur le réseau lorrain.
Il est en effet important, sauf à ce que ces agressions se banalisent et fassent partie du quotidien, de « marquer le coup ». C’est uniquement parce que les cheminots réagissent que la justice déploie, à chaque agression, des moyens conséquents pour identifier puis sanctionner les agresseurs. Sinon, ce serait, comme pour de trop nombreux salariés, une main courante et puis l’oubli… Sauf pour les victimes, traumatisées ou blessées. Hélas, agressions et réactions des cheminots rejaillissent sur le trafic et les usagers. Il est donc indispensable de trouver rapidement les meilleures issues à des situations qui risquent très vite de se bloquer.
Ni les cheminots, ni la SNCF, ni la Région Grand Est ne possède la panacée universelle, le remède miracle qui permettrait de guérir la société de ses maux et de ses dérives... Pour autant, la suppression de la présence humaine en contact avec la clientèle a contribué, à son échelle, à la déliquescence de la société. Chaque agression doit nous le rappeler. A chacun d’en prendre sa part de responsabilité et d'évoluer en conséquence. Une proposition avait été transmise à la SNCF et à l'ex Région Lorraine il y a plus d’une dizaine d’année en vue de déterminer, dans l’urgence et suite à une agression, des mesures pour garantir la sûreté et permettre, de fait, la reprise rapide de la circulation des trains.
Il s’agissait de réunir au niveau de la Région une commission composées des responsables régionaux des transports, de représentants de la préfecture et des forces de l’ordre, de dirigeants de la SNCF, de représentant des salariés et de représentants des usagers. Le but : arrêter le plus rapidement possible des décisions concrètes et pragmatiques. Cette proposition n’a jamais été suivie d’effet. Chacun mène sa petite barque dans son coin et les voyageurs restent à quai. Peut-être serait-il nécessaire, aux uns et aux autres, d'avancer avec pragmatisme et humilité. Ou bien alors, il faudra se résoudre à ce que certains TER ne desserve plus les zones sensibles, comme certains bus de banlieue… La SNCF, pour sa part, supprimera ses derniers contrôleurs. Aux voyageurs d’avoir à leur tour le couteau sous la gorge ? Trop facile ! Décideurs, ressaisissez-vous !