Et s'il l'on se remettait au travail ?

Hasard du calendrier, mon premier blog était né il y a dix ans, au lendemain des premières annonces faites par le Président de la République de l'époque sur l'avenir du régime spécial des cheminots. Il s'intitulait d'ailleurs "Sarko et les Régimes Spéciaux". Les posts portaient essentiellement sur les échanges entre organisations syndicales et gouvernement à propos des pensions, les conditions et le contenu des négociations, les actions menées pour le maintien des acquis. Mais aussi sur les négociations de couloir, les stratégies mises en oeuvre de part et d'autre et la finalité que cachait l'une des premières réformes entreprises par un président particulièrement bouillonnant. Notamment la volonté de niveler vers le bas les acquis sociaux du public comme du privé.
Hébergé par le nouvelosb, tout comme son successeur "le hérisson du rail", ce blog a fini par disparaître fin juin 2017, après la brusque décision du magazine de ne plus héberger une partie des blogs des invités. Dommage, car avec la disparition de ces blogs, c'est tout une partie de l’histoire sociale et technique des cheminots qui est désormais rendue inaccessible à la consultation sur le net. Je garde bien copie des sites sur quelques disques durs, mais tout remettre en ligne me semble hors de portée.
C'est l'une des raisons qui m'a poussé à lever mon pied de blogueur. L'antériorité, l'histoire, la cohérence entre les positions, tout cela est important ! La seconde, c'est sans doute l'intérêt mitigé de la sphère cheminote pour les articles postés, même si je sais que certains, de même que la SNCF, suivaient ces blogs avec assiduité. Enfin, la finalité de tout ce travail d'écriture était bien d'apporter un autre éclairage sur des situations écrites à l'encre des appareils syndicaux ou des partis politique afin d'assainir, ou au moins de lancer les débats.
L'obstination du plus grand nombre à camper sur ses "convictions" syndicales ou politiques, malgré des éléments factuels invitant à la réflexion et à la prudence, constitua sans doute le meilleur frein à mes ardeurs scripturales. Se battre contre les gens pour défendre leurs intérêts, voler à leur secours alors qu'ils sont victimes de leurs choix et de leurs décisions, trop peu pour moi. J'ai déjà donné, et beaucoup trop. D'autant que, dans l'absolu, il est souvent bénéfique d’être confronté à ses responsabilités... tout simplement pour évoluer
De là à accepter les nouvelles injustices, les provocations, une attitude d'un gouvernement qui rappelle curieusement celle vécue il a y 10 ans, presque jour pour jour, c'est non ! Alors, je me remets au travail... au moins pour quelque temps ! Avec toujours le même objectif, apporter un éclairage, un avis destinés à alimenter les réflexions... pas plus.