Censure du Gouvernement Barnier : les vraies origines du désaveu
![](https://image.over-blog.com/Z46gHtQys8Ntz8eGKFkArUK8wis=/filters:no_upscale()/image%2F1793711%2F20241204%2Fob_c9ab11_barnier.jpg)
Censure du Gouvernement Barnier : quel en est l "événement origine" ?
Votre train est arrivé en retard… Pourquoi ? Peut-être parce qu’il a lui-même rencontré des problèmes ? Ou parce que d’autres incidents extérieurs ont entaché sa ponctualité ?
Peut-être un acte de malveillance quelque part sur une autre ligne ou un autre dysfonctionnement a-t-il affecté les circulations et que par le jeu des correspondances, votre train en a fait les frais ?
Il est donc important de mettre en regard des minutes perdues l’ « événement origine », celui qui fut le point de départ de tous les problèmes…
Ce qui est vrai sur le rail l’est aussi en politique. Une motion de censure vient de provoquer la chute du gouvernement Barnier Mais peut-être faudrait-il chercher en amont les véritables causes de ce désaveux ?
Le Gouvernement Barnier vient d’être censuré… pourquoi ?
- Parce qu’il a engagé sa responsabilité sur un budget qui ne pouvait être validé par une majorité de Parlementaires, chacun votant la censure pour des raisons diamétralement opposées.
- Parce que la composition de l’Assemblée Nationale est à l’image de ce qu’est devenue la société française : fracturée, divisée, clivée.
- Parce qu’un Président de la République, encore en vadrouille aujourd’hui et hors sol depuis son premier mandat, a décrété sur un coup de tête la dissolution de l’Assemblée Nationale, entraînant de fait cette situation de chaos.
- Parce que ce choix est guidé par un esprit vengeur et puéril, conséquence des scores sans précédent des parties extrêmes au détriment des structures conventionnelles. Avec pour effet de rendre la France ingouvernable.
- Parce qu’Emmanuel Macron, au lieu de rassembler les Français autour de nos valeurs, a constamment pratiqué la division et la casse des institutions pour conforter son règne et satisfaire son égo, écartant notamment les partis modérés et les partenaires sociaux qui régulaient la vie politique.
- Parce que Jupiter, dès sa prise de fonction, a multiplié provocations et marques de mépris envers son peuple.
- Parce que ce Président a été démocratiquement élu alors qu’au premier tour de son premier mandat, pléthore d’autres solutions étaient possibles. Et pourtant, le risque était bien visible à ceux qui gardaient les yeux ouverts.
- Parce que les Français ont accordé un blanc-seing à un ancien banquier, bourré de neurones certes, mais inexpérimenté en politique comme dans la vie. Un homme qui n’avait jamais exercé le moindre mandat local, qui prétendait se placer au-dessus des partis, et qui sans réserve ni prudence élémentaire a été placé à la tête du pays.
- Parce que François Hollande a décidé de ne pas se représenter, trahi par ce jeune premier qui aveugla les foules.
- Parce que François Hollande lui-même avait trahi son électorat et faisant voter des lois indignes d’un socialiste, comme la « loi-travail », défavorable aux salariés… Et que ses maladresses, cravates de travers, pluies et autres coups de foudre lui ont collé au pied.
- Parce qu’à l’origine, ce représentant du PS s’était présenté comme la panacée universelle en rupture avec le comportement d’un Président Sarkozy déjà provocateur, peu sociable et parfois hystérique.
- Parce que Nicolas Sarkozy avait été élu à la suite de Jacques Chirac, menant une campagne basique, percutante, démagogique… et aveuglante. Et qu’il affrontait au second tour une Ségolène inconsistante, malgré une «bravitude » affichée.
- Parce que Jacques Chirac, affaibli par la maladie, devait nous quitter… Et laissa sa place encore chaude à celui qui l’avait trahi.
Mais aussi...
- Parce que les Français persistent à croire que le budget de la France est un puits sans fond et que nous pourrons indéfiniment vivre au-dessus de nos moyens.
- Par ce que le COVID est passé par là, et que le « quoi qu’il en coûte » et les dérives qui l’ont suivi ont explosé la dette.
- Parce que les budgets de l’Etat sont en déficit depuis 1974, vu qu’aucun Président n’a eu le courage de remettre en question des dépenses injustifiées et une générosité inconsidérée offerte au monde entier.
- Parce que la priorité des partis n’est plus la recherche de l’intérêt général mais la quête du Pouvoir et/ou le plaisir de voir la tête d’Emmanuel Macron rouler dans la sciure.
- Parce que certains d’entre-nous croient encore, comme les Grecs jadis, que le pire ne pourra pas nous arriver. Alors que plus l’échéance de l’effort recule, plus son ampleur sera importante.
- Parce que Michel Barnier était mauvais Premier ministre, tout simplement ? Pas si sûr. Car définir un équilibre acceptable par une majorité de députés relève aujourd’hui de la quadrature du cercle. Un problème de math posé dès l’Antiquité, mais dont il a été démontré plus tard qu’il ne trouverait jamais de solution. Et ni lui, ni son remplaçant, ni celui du Président de la République ne sera en mesure de trouver une solution consensuelle.
Et pour conclure
Parce que la France est une démocratie, avec les qualités et les défauts de ce mode de gouvernement. Et que nous sommes électeurs, que notre représentation politique est l'incarnation de notre société : fracturée, clivée et pas toujours très pragmatique ni pas toujours très responsable. Et ce n'est pas prêt de s'arranger.