Coronavirus : bon sens et politiciens font rarement bon ménage…

Publié le par Bernard Aubin

 

La pandémie du coronavirus met en relief, s’il le fallait encore, le décalage entre les décisions de nos politiques, l’intérêt des français, et le bon sens tout simplement.

Ainsi, la majorité des partis politiques français se prononçait il y a quelques jours encore en faveur du maintien des élections municipales. Pour ma part, j'affirmais que cette orientation était "irresponsable et inadaptée" (cliquez ICI). L’avenir m'a donné raison. Comme je l’évoquais, le second tour a été reporté (au moins en juin dans un premier temps).

Cela ne posera pas de problème aux Maires élus dès le premier tour. Il en va tout autrement pour les Villes où un second scrutin s’impose.

Si la période entre les deux tours venait à s’amplifier encore, il y a fort à parier qu’il faudrait tout recommencer. En résumé, le maintien des élections en période de pandémie, c’était du gros n’importe quoi. Même un ancien Ministre, candidate à Paris, a fini par l'avouer.

Bizarrement, une fois le premier tour passé, presque tous les politiques partagent mon analyse. Le Coronavirus dans les bureaux de vote et ailleurs ? Le jour A, il n’y avait quasiment aucun danger, le jour B, tout le monde a été confiné. Le jour C, le premier qui se déplace est sanctionné. Le hasard ? Il faudrait être bien naïf pour y croire !

Bien sûr, je n'ai nullement la prétention de me substituer aux épidémiologistes, chercheurs, médecins et de livrer à leur place des conseils à la population. Notons cependant que s'ils étaient nombreux à alerter le Gouvernement sur les risques réels de la pandémie, et la perspective de débordement des hôpitaux en cas de pic de l’épidémie, certains d’entre-eux relativisaient encore le danger Il n'y a pas si longtemps.

L’on sait aujourd’hui que la transmission du virus ne se cantonne pas aux postillons. La bestiole reste vivante plusieurs heures, et même parfois plusieurs jours, sur certaines surfaces… Seule le confinement "à la chinoise" a fait ses preuve.

Alors, peut-on reprocher à certains scientifiques et surtout aux politiques de ne pas avoir assez anticipé une menace dont ils ne connaissaient pas tous les aspects ?

La réponse est incontestablement OUI ! Trois fois OUI ! Gouverner, c’est prévoir. Gouverner, c’est anticiper. Gouverner, c’est placer les intérêts du citoyen avant les ambitions électoralistes des groupes. Gouverner, c’est enfin être capable de prendre en temps utile des mesures impopulaires, si la santé des Français et accessoirement l’économie du pays sont en jeux. Et sur ce point, notre Gouvernement n’a pas été bon. Nombres de partis non-plus !

OUI, la menace était connue. Pour s'en faire une opinion, il suffisait seulement d'observer la situation en Chine, et surtout les moyens draconiens mis en œuvre dans ce pays pour soigner les malades et éviter la propagation du virus.

Beaucoup d’Européens souriaient, voyant des drones muni de haut-parleurs apostropher des habitants qui ne respectaient pas l’interdiction de se déplacer… Mais la fermeté et l'anticipation ont payé. A l’inverse, l’Italie, moins connue pour son sens de la rigueur, paie très cher sa lenteur à agir. Proportionnellement à la Chine, le nombre de morts y est considérable.

Sans doute nous sommes nous persuadés, en France, que tel le nuage de Tchernobyl, le Coronavirus allait s’arrêter aux frontières. C’est raté, une nouvelle fois. Et le laxisme de nos décideurs n'a parfois rien à envier à celui de nos voisins. Une fois le virus répandu, taper sur des casseroles ou chanter à la gloire des soignants aux balcons ne sert plus à grand-chose.

Enfin, il nous revient aussi de NOUS poser la bonne question : si des mesures drastiques nous avaient été imposées plus tôt, n’aurait-on pas été les premiers à crier à la démesure, à l'exagération ? Sans doute.

Soulignons-le encore, il revenait au Gouvernement d’agir en temps et en heure, avec fermeté et pédagogie, dans l’intérêt de tous. Cette fermeté, il l'a pourtant mise en oeuvre lorsqu’il s’agissait de passer à la hussarde des projets contestés, malgré à une opinion publique majoritairement hostile.

La santé serait-elle reléguée au second plan ? Oui ! Elle l'a été par l'action ou le soutien des décideurs et de ne nombreux partis politiques : la priorité, c’était les Municipales.

Pas étonnant que le fossé se creuse entre les Français et ceux censés défendre leurs intérêts !

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