SNCF : débrayages dans les Technicentres : DECRYPTAGE

Publié le par Bernard Aubin

Décryptage des annonces de Rachel Picard (06/11/19), Directrice SNCF Voyages, suite aux débrayages dans les Technicentres

 

Rachel Picard : On avait prévu un travail de fond en début d'année 2020 sur l'ensemble des conditions de travail, de vie et de rémunération de tous ces métiers. On a conscience qu'il faut reprendre le sujet en grand… Mais clairement, les agents nous disent que c'est trop tard. Ils sont impatients, on s'est trompé, on n'a pas été assez vite, du coup on a décidé de le faire maintenant.

Il serait intéressant de connaître la finalité du « travail de fond » programmé initialement en 2020. Dans un contexte de tension, l’allusion à ces réunions pourrait laisser croire que la Direction SNCF souhaitait proposer des contreparties aux exigences de plus en plus prégnantes  imposées au fil du temps. Ce serait là lui prêter bien des qualités qu’elle n’a plus depuis les lustres ! En réalité, il y a de fortes chances que ces rencontres devaient porter sur la manière d’accompagner de nouveaux bouleversements et des efforts supplémentaires.

Concernant l’aspect « tardif » de la programmation des réunions : pas sûr que les cheminots appelaient de leurs vœux l'organisation de rencontres visant essentiellement à leur annoncer de nouvelles contraintes. Non, les  cheminots ne sont pas « impatients »  d'autres mauvaises nouvelles. Ils sont tout simplement excédés par des années d’efforts uniquement récompensées par des brimades… Oui,  l'initiative de la Direction est trop tardive pour examiner la situation sociale des salariés dont on se moque depuis des années.

 

RP et « l'environnement du travail » : « Evidemment, il y a de l'argent à mettre, des outils aussi. On veut vraiment moderniser nos Technicentres à fond ».

 

Moderniser les Technicentres...  Moderniser pourquoi et surtout pour qui ? Voilà donc, vraisemblablement, le VRAI sujet qui aurait dû être abordé en 2020 : les répercussions organisationnelles et sociales de cette modernisation ! Pas sûr que le projet soit destiné à améliorer les conditions de travail des cheminots ! Peut-être même loin de là, d'où la nécessité de faire mine de négocier sur l'environnement social, une fois que la situation échappe au contrôle. Négocier, oui… Mais pour alléger les pressions, pas pour en ajouter !

 

RP :  les agents des Technicentres devraient « partager les bons résultats, leur travail contribuant à l'amélioration de la ponctualité ».

Concrètement, ça veut dire quoi ? Encore une anguille sous roche ?

 

RP : Direction et syndicats doivent discuter de l'adaptation de la rémunération aux nouveaux rythmes de travail et à l'évolution des expertises - parce qu'on voit bien aussi que si on a du mal à recruter, c'est parce qu'on demande des niveaux d'expertise élevés.

Adaptation à quoi ? En quoi consistent ces « nouveaux rythmes de travail ». Des journées de travail plus laborieuses ? Des temps de travail élargis ? Une augmentation des temps de travail la nuit ? Il y en avait, effectivement, des choses à évoquer début 2020. Sauf peut-être les contreparties accordées pour solder les anciens et nouveaux efforts imposés.

C’est évident qu’au Matériel comme ailleurs, on ne se bouscule pas au portillon de la SNCF. En attendant des renforts en personnel qui ne viennent plus, les « nantis », exaspérés, ont posé le sac.

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